La musique de la constance
même si celle-ci s’apparente à une roue
dont la jante sans bandage
plutôt qu’un rail - l’invariable ligne de frise
de l’histoire -
écrase et libère presque simultanément le monde et l’herbe qu’elle emprunte,
ce massacre permanent dont renaissent tous les espoirs,
(toutes les illusions aussi).
Effondrement et ruine, voilà ce que nous ne cessons de contempler
et (malgré tout) reconnaissants pour notre bonheur nous continuons,
nous rêvons de renaissance (vernale).
Je regarde la feuille d’herbe relever, la tête
ou l’extrémité apicale (comment dire), relever et pousser
verdir la pensée, viride (et virulemment quelquefois),
je regarde la pensée trouver des raisons de reverdir
avec la feuille d’herbe,
de croître avec la lumière
(même si cette clarté douloureuse nous blesse
de toutes les évidences qui touchent au monde, la réalité)
embrasser (caresser) (à défaut de mon chat)
cette invincible idée de résilience (dépassement de l’évidence)
(jusqu’à cette façon de minimiser ma tragédie).
Me redressant (moi aussi),
de mon observation je tire l’enseignement suivant :
en permanence nous mourons.
Mais permettons-nous de mourir
(à l’instar des êtres ténus)
sans aucune et pour aucune cause
(cause) : d’inconsistance simplement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire