mercredi 28 février 2024

La musique de la constance

 

La musique de la constance

même si celle-ci s’apparente à une roue

dont la jante sans bandage

plutôt qu’un rail - l’invariable ligne de frise

de l’histoire -

écrase et libère presque simultanément le monde et l’herbe qu’elle emprunte,

ce massacre permanent dont renaissent tous les espoirs,

(toutes les illusions aussi).

Effondrement et ruine, voilà ce que nous ne cessons de contempler

et (malgré tout) reconnaissants pour notre bonheur nous continuons,

nous rêvons de renaissance (vernale).

 

Je regarde la feuille d’herbe relever, la tête

ou l’extrémité apicale (comment dire), relever et pousser

verdir la pensée, viride (et virulemment quelquefois),

je regarde la pensée trouver des raisons de reverdir

avec la feuille d’herbe,

de croître avec la lumière

(même si cette clarté douloureuse nous blesse

de toutes les évidences qui touchent au monde, la réalité)

embrasser (caresser) (à défaut de mon chat)

cette invincible idée de résilience (dépassement de l’évidence)

(jusqu’à cette façon de minimiser ma tragédie).

 

Me redressant (moi aussi),

de mon observation je tire l’enseignement suivant :

en permanence nous mourons.

Mais permettons-nous de mourir

(à l’instar des êtres ténus)

sans aucune et pour aucune cause

(cause) : d’inconsistance simplement.

 

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