lundi 9 mars 2020

Si je ne l'écris pas


Si je ne l’écris pas,
je perds non seulement le monde, le réel,
mais ma capacité à l’écrire, et encore,
les mots pour l’écrire.
Aucune réalité ne se constitue sans un langage.

Je conjugue donc ce que je sens et ce que je sais
avec les mots dont je dispose

*

Plantain que j’ai, et violette en coronales bandes,
recouvrés comme sensations à l’oreiller d’herbes

regardant le houppier, son cardinal entêtement
appuyé au front de bleuité conquérante,
qui cherche racine plus haut

violettes tu les disais lares, discrètes parce que près
des portes des foyers, plus familières au préau
qu’aucune autre, humbles topiques adjurés

chaque mars, juste à l’orée des oreilles et aux pieds
d’imaginations celées, vertes, et aphrodisiaques

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