Très haut visait mon
âme… mais qu'est-ce que mon âme ?
Je sais seulement l'âme du fagot de la femme,
de la femme au fagot de
la mer lunaire
que j'ai bien vue alors dans un nuage, transportée.
Très subtile et souple âme de fascine de buis ou de bruyères.
Quant à moi je suivais toujours des lames - laminaires -
d'un doigt infléchi sur la vitre du pare-brise, j'incurvais
mon regard, je voyageais. D'où je venais je retournais,
certainement, et, oui, je ne savais ni ne sais
plus rien.Très haut visait mon âme, mais l’amour l’a bien
Tirée vers les tréfonds ; le mal plus fort la courbe ;
Donc, j’emprunte de la vie
La courbe, et d’où je vins retourne.
Friedrich Hölderlin (1770-1843) - Odes éoliennes, Ressouvenances, 2019 - Traduction française métrée de Claude Neuman, lue sur le blog Beauty will save the world
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