mardi 23 juin 2020

Lignées


8 juin 2019

Coquille formée par une main humaine. Je lis une voix humaine.
( Jean Arp, 1935 )
Qu’un enfant seul devisant haut dise si c’est une vraie dent
- Est-ce une vraie dent, dis ? Dévoration de l’instant. Voix
préhistorique de l’instant présent.
Commotion et dent pour dent.
Comme un écho.
Le Souffle en terre cuite de Giuseppe Penone Soffio 6
qui est exposé plus bas je le sais
a pris forme de palais. Figure exhibée
de la voix intérieure : évocation outrée - grandeur nature -
de ce qui ne se voit pas.
Sur laquelle l’empreinte du corps de Penone est seulement visible
en creux. Autre figure humaine.


9 juin 2019

Tous les visages. Infinis visages du vivant ou
infini visage des vivants, cette voix continue
ici un brouhaha tel, difficile à différencier
- joie et douleur des retours, nouvelles recrues -
auquel je ne comprends rien.
J’entends tout.


18 juin 2020

Qu'est ce que tu dis de ce réseau-pierre
le beau nom qui inonda la place qui -
son parfum de jasmin le faisait dire faux -
donnait l'assaut véritablement à la lice et aux palis ?  

Que peux-tu dire du combat qu'il fallut mener,
pour le poème, au nom des sons, au nom du rythme ?


19 juin 2020

Corrodée la question, corrodé le désir,
mais l'impatience est dans la jambe :
le diable remonte ! ( c'est ironiquement
l'explication que donne mon père au syndrome
des jambes sans repos qu'éprouve J. ). Donc, cette paresthésie
des membres inférieurs, au rythme étrangement
circadien, reprend chaque soir la jambe
comme à une bête pressée de courre.

Une dysfonction des voies métaboliques de la dopamine,
ce neurotransmetteur - qui joue un rôle dans la motivation,
la sensation de plaisir ( qui active le système hédonique )
et la prise de risque chez le mammifère,
et un rôle modulateur final essentiel des sorties motrices et psychiques -,
et précurseur de la noradrénaline et de l'adrénaline, cette dysfonction
entraîne ainsi les symptômes associés au SJSR.

D'où part le diable me demandé-je, monte t'il à la tombée de la nuit,
ainsi que la petite bête, tracasser le cerveau depuis le plancher
en redoutable corps étranger, ou diffuse t'il l'urgence insidieusement,
de l'intérieur, comme le renard est dans le poulailler,
engageant tout l'être à s'encourir ? Où se sauver ? Qui course qui ?
Quel danger et comment l'affronter ? 
Quelle urgence ravive soudain ses jambes ?

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