vendredi 29 juillet 2022

Et d’un pied sur l’autre

Et d’un pied sur l’autre
(sans même savoir sur lequel danser)
tu poursuis comme au champ miné l’opération,
avec circonspection, le couteau entre les dents,
aux tempes le calcul étroit et lentement, alors que perle la sueur.
 
Soledar, son nom d’été aride t’accompagne, et
provisoirement occupe l’étendue sèche du pré
où sans possibilité d’armistice
s’embusque le chardon aux ânes sous les commodités - nids d’oiseau
ou leurres - de la carotte sauvage,
 
va-nu-pieds dans le sentier stérile du lérot
entre les failles et au-dessus de chambres qui ne sont pas de sel,
et de galeries,
(et de galeries toujours plus longues)
tu les entends ces déflagrations.
 
Aucun de tes cercles, Goya,
n’a cerné quoi que ce soit, de tes ellipses
je n’ai vu que du feu, alors que, tu penses
c’était l’épreuve de la corde tenue
à l’intersection du bâton et du sol,
 
l’épreuve, pauvre idiote, de la carotte et du bâton,
mais sans coup porté et sans récompense.
(Maintenant j’entends les poings dressés dans le champ.
Le lérot s’est bien battu, toute la nuit,
veillée par la patience du chat.)

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