samedi 2 juillet 2022

Tu dessinais un cercle

Tu dessinais un cercle - ventre à terre -
dont le rayon était la branche tenue à bout de bras
- là c’était moi le pivot -
ce qui se profilait ainsi, ce cercle, son usage,
n’était-ce pas le cours des choses, cet irrévocable tendu,
 
fatum qui fit ta révolution si courte ?
N'était-ce pas ce faire et défaire perpétuel
qui déplace à son gré des brimborions balbutiants,
inaudibles, et transfère toute forme, instable par nature,
comme bringuebalée, comme dans un fleuve pressé
 
qui ingèrerait les corps dans sa mâchoire liquide, et goulue ?
Cercle cerclé et silence dévorant, moi dedans,
toi sur le pourtour, tout bougeait immobile.
Tout dansait,
ébranlant notre monde - on se laissait faire
 
tête littéralement retournée -
d’où émergeaient les linéaments d’un paysage,
les rudiments d’une pensée volage, d’une vision
mouvante ; neuves.
C’était ça ta ronde, jusqu’au dénouement.

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