lundi 11 juillet 2022

vous refleurissez

vous refleurissez la jonchée,
la nuit,
les jambes nues désirent la couverture ou la fouée
ou Goya de tout son long, soleil sombre aux yeux d’or
aux yeux d’or
 
soleil multiple. Virevoltez, que je
me fasse à vos légers ocellés, à
vos marbres passagers.
Qu’est-ce que l’impact d’un mouvement rapide
de votre aile comparé à celui d’une frappe de missile
 
sur un immeuble assoupi du côté d’Odessa, et pourtant !
Battez, battez, ventilez les ossuaires,
les cratères fumants, les carcasses noircies,
dissipez le cynisme d’Ouragan à Lyssytchansk.
Éclaircissez la seconde - l’unique - de l’agonie,
 
ou celle de l’endormissement
(puisqu’il faut bien dormir ou sombrer)
sans qu’on puisse se prémunir jamais contre l’horreur,
ni même du fait de l’accepter
et de s’y contempler,
 
mais dis-moi quoi faire ? De ce parfum
de sommeil mêlé d’herbe et de terreur,
de fourrure lustrée au fond d’un trou fraîchement creusé,
de lumière papillonnante en surface,
sur les légendaires brunelles, dis-moi

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