vendredi 16 mai 2025

Il n’est pas là pour lui-même

 

Il n’est pas là pour lui-même

ni pour un autre, des intervalles

il aura fait un monde, un champ de signes

donné à la lecture de tous

 

un champ pour la douleur un champ pour la joie

un pour l’amour

un champ vergetté d’argent et de sinople 

car il pleut encore

 

je dès lors s’effile se désagrège

mais les paumes ouvertes

refusant l’indifférence, il distribue

la sève brute

 

lui de corps et d’ombre grandit

avec le réveil et l’odeur de la mélisse

et du lilas

grandit à ciel ouvert

 

où petits myosotis des champs et brunnère

par l’homologie revivifiés le poussent

à retrouver les couleurs

et à tâtons il les retrouve, il endosse la fourrure

 

cette « doubleure » (anciennement dite)

qui le transporte loin – austère Caucase

du détroit de Kertch à la péninsule d’Apchéron –

depuis le champ moucheté d’azur.

 

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