samedi 17 mai 2025

Je bien enraciné, ici,

 

Je bien enraciné, ici,

oui, mon entendement austère et abstrait

bien enraciné, sis

– sa place – ravi et distrait en désherbant les framboisiers

 

par l’odeur de la mélisse, la vue de myosotis et de petits

fraisiers sauvages qui le déportent pourtant.

Tout est beau où il va, il invente des traits

qu’il espère dignes de cette beauté.

 

* Vélimir Khlebnikov, « il y a l’odeur… », Zanguezi & autres poèmes, traduction du russe par Jean-Claude Lanne, 1996, Poésie/Flammarion, p. 179
 

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