dimanche 18 mai 2025

Et ce pauvre je enraciné

 

Et ce pauvre je enraciné, équerre au chevet vertical

comme le pal délimité par deux lignes parallèles

– inflexibles droites qui ne se croisent jamais –

et séparant irrévocablement les espaces et les temps

 

je qui n’ose inventer des courbes s’agenouille

pour voir de plus près

s’incorpore au bleu au vert et il vante

le bouquet serré des sensations et la porosité

 

des paumes

il métisse son vert, il bleuit, il rouvre

un lieu si peu distinct mais présent, pré

odorant et touffu

 

son corps passé par là

en est changé, il change de sens et d’allure

il gravite autour de son ombre comme éclairé

végétal.

 

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