lundi 6 janvier 2020

Levant la tête


Levant la tête
levant ce que je crois bien être           - éblouie -
par telle hauteur : autour de moi de grands sapins
révérencieux
déploient
des trésors d’ombre rêche de déférence dans la rouille des branches les plus basses
un balancement comme une altération/une aliénation

et l’éclat distant - hirsute saillie des cimes toutes givrées -
saillie à l’âpreté de laquelle tout cède
et rien
- un peu de la splendeur lunaire -

Un poème, quel remède à l’isolement 
est-ce lancement ou même franchissement des voix des vues cette distance
que polit encore le vent

dans des flaques en suspens des accès
- accessibilités nerveuses entrevues -

à la distance avouée et toujours infranchie

Et elles - les cimes des sapins - tisonnent
maintenant la nuit
instruisent une science par le vent
- née de l’expérience -
comme attisée.
Mais la voix reste trop proche
suspendue dans l’ombre sèche.
Décombres rouillés, traversés de fulgurances

Lettre de vent - commerce de vent - top là !
comme je vous comprends, soudain suspendue !

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