Ce pommier aux fleurs candides, ce ciel bleu. Jettent un peu
plus la consternation : alors quoi ! quelque chose
s’enorgueillit
encore de vivre, quelque chose vit ?
La vigueur détonne. Nouaison approximative à côté,
quelque chose butine, roucoule, vrombit.
Sédition : l'émotion joint
sans distance le choc de la pensée.
Je suis dans l’ombre diagonale à évaluer le frisson. Sans
distance
je pince et je palpe. Le soleil très blanc durcit au sol les
délinéations.
Graviers enorgueillis d’ombres franches. Déjà le feu
prend dans le plan. Il fomente la vie, sédition à l’intacte fervidité.
La différence se répand. Chaque chose prend son temps.
Des vagues candides ont d’abord submergé le jardin,
même si je ne désire pas l’interpréter. Je dédramatise le
printemps
moi aussi : rien d’inordonné alors qu’on ne peut tout prévoir,
la vie,
la vie seule poursuit son feu et son changement, on n’a qu’à
caler
sa respiration. Parfois il y a comme un souffle. De l’air.
Je ne suis pas l’obligée de la vie, je n’aurai donc pas la
( pas la moindre ) gratitude envers. Vous me direz temps, mystère,
contournement, distance. Mais de quoi vivrons-nous, si
ce n’est
de pommes ? Et de fleurs, et d’ardeur
circonstanciée ?
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