mardi 14 avril 2020

L'art du déni splendide


L’art du déni splendide à l’œuvre dans cet œil.
Comment avec toute la clameur des oiseaux
hors des nids, comment ne pas regarder en arrière
où le son des poteries s’entrechoquant comme des cloches
a retenti, comme a retenti le son d’un amour ?

Survive le raffiné cymbalion, l’ombilic des murs
nombril de Vénus, à notre idée de l’ordre propret
des jardins. Moi sur ce muret j’étais sa parèdre  
oh j’étais l’enlacée à ses sandales, la suivante volontaire
de celle qui se lève de l'écume [de l'océan],

j’écumais. Nos talons aussi écumaient. Cymbalaires
et cymbalions me sont fanfare pour un printemps
pour un recommencement où tout se refait,
et du début et de nouveau* avec la seule goutte
offerte à l’épanchement dans la coupe d’un ombilic.

Si je suis vue, c’est avec lui**. Assise à recevoir le soir
l’oblation de cette oreille comme une perle de mer
printanière, mer à perte de vue jusqu’à la courbe
terrestre confinée sur un muret : mais pas sans daigner regarder
à nos pieds. Si je suis vue. Il n’en est rien sans doute.


*Amelia Rosselli, Document
**Râbi’a

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