samedi 25 avril 2020

Les cercles meurtris, les veillées de silence désordonnés.


Les cercles meurtris, les veillées de silences désordonnés.
Tout est trop grand mais nous nous faisons à l’espace.
C’est le vide qui bientôt nous structure, et l’absence.
Et nous habitons ce silence avec la vivacité de notre imagination.
Il dit : La grâce, c’est la façon dont la vie tire / sa volonté

des ruines, de toute destruction, de la moindre / lézarde non obturée,
se ruant à l’intérieur comme si / elle n’avait que attendu cela, comme si
le meilleur usage des choses / c’était la brièveté, l’expédient.
Je pense en lisant non seulement à la gracile cymbalaire
dont les tiges filiformes forent le muret - l’expédient -,

et je pense à l’esprit qui se rue dans ce verger, comme s’il
avait faim de cette caducité, qui est ici tout le contraire de la vanité.
S’éblouit de sa propre audace et du soleil très blanc qui
lui mange - déprédation accomplie - la conscience de lui-même,
le rudoie, l’étourdit, l’oblitère dans un flot de lumière brève

l’esprit indocile est libre de n’être
rien, sans monde – de ne pas exister du tout.

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