jeudi 16 avril 2020

Des mésanges le "surout pas surtout pas"


Des mésanges le surtout pas surtout pas
suspendu dans la neige confondue
un peu plus bas avec les fleurs des cerisiers
et des pruniers. Une parodie de bruire hivernal
avive les coudriers, contrefaçon burlesque

si elle n’était lamentable de notre état d’esprit
interdit : chanter l’hiver, vanter le souffle glacial
sur la nuque de Vénus, ses adorables petits nombrils
perclus de gel, nous étions aux apparences assujettis
ou bien simplement sensibles aux mots ?

Mésanges infuses dans l’harmonie des blancs tous plus labiles.
Splendeur des faillites. Chutes d’ailes et de pétales.
Cette rareté effraie l’œil emporté avec la branche, aux
attouchements éperdus des cerisiers avec la haie. Effets
de l’étrange fille de Mars et de Vénus, nous étions prévenus.

C’est d’une indécence ces flocules ! Coagulation
des apparences, collusion harmonieuse ou danse des sept voiles
( comme 7 cerisiers ) en vue de quoi, de qui, quelle annonciation ?
Les ardeurs printanières sont altérées, le printemps dénaturé.
La braise tombe sur les pierres comme perlerie de cristal. 


l’amour est naissance*
tu regardes flotter la braise / dans l’indécence cristalline du vrai**
Viens / Viens-t-en, viens dans l'instant, avec tes perleries*
*Wallace Stevens, Ideas of Order, Fantômes en tant que cocons, traduction Gilles Mourier
**Amelia Rosselli, Document, p. 99

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire